Comment entretenir la motivation grâce à la pyramide des besoins ?

 

      Comment entretenir la motivation grâce à la pyramide des besoins ?

 

# Brève mise en contexte

L’être humain est ainsi fait, il cherche en permanence à s’élever, à s’épanouir et à se réaliser pleinement. Ce sont les échelons 4 et 5 de la pyramide des besoins de Abraham Maslow, psychologue américain, considéré comme le père de l’approche humaniste.

Au sein de cette pyramide, il a déterminé 5 niveaux qui correspondent chacun a un besoin spécifique, sachant que tous ces besoins sont présents en permanence mais certains se font plus sentir que d’autres à un moment donné.

# La pyramide et ses 5 niveaux

Je vous propose de découvrir de manière succincte chacun des niveaux ainsi que quelques applications concrètes dans le cadre professionnel.

  1. Besoins physiologiques : se nourrir, boire, dormir, marcher, se laver, respirer, éliminer… Il s’agit de besoins dits « primaires » car inhérents à notre état d’être vivant.

Dans le cadre professionnel, ce pourrait être disposer d’une fontaine à eau, d’une espace de relaxation ou de détente, de w-c propres et fonctionnels, d’une douche, d’un espace fitness…

      2.  Besoins de sécurité : sécurité psychique et physique. Sécurité financière ou d’emploi, sécurité environnementale, avoir un logement confortable…

Dans le cadre professionnel, cela peut s’exprimer par un salaire régulier et suffisamment attractif, par un emploi à durée indéterminée, par un bureau agréable et bien agencé, par la mise à disposition d’outils ergonomiques et performants…

     3.  Besoins d’appartenance : sensation profonde d’appartenir à un groupe, à une famille ou de faire partie d’un ensemble d’individus voués à une cause spécifique, ambiance proactive, reconnaissance de son statut social, quel qu’il soit !

Dans le cadre professionnel, il peut s’agir de se sentir investi dans une équipe, d’être impliqué dans les prises de décision, d’animer des réflexions ou des débats, de participer à la rédaction d’un cahier d’entreprise, d’avoir un titre de fonction clair…

    4. Besoins d’estime :   se sentir reconnu, être aimé, être valorisé et être accepté par les autres, sans jugement de personnes ou de valeurs.

Dans le cadre professionnel, être gratifié(e) des signes de reconnaissance positifs*, avoir des relations humaines vraies et franches, bénéficier d’un haut degré de confiance, être accepté sans différence, …

* https://www.francois-chevigne.be/2019/12/24/comment-utiliser-les-signes-de-reconnaissance-pour-motiver-votre-equipe-de-maniere-durable/

   5. Besoins de réalisation de soi :  s’accomplir pleinement intérieurement, s’épanouir, trouver sa vocation profonde, devenir un expert dans son domaine.

Dans le cadre professionnel, avoir la possibilité de se former et de progresser, avoir des défis complexes et valorisants, acquérir de nouvelles compétences, bénéficier de promotions, avoir de l’autonomie…

# Avec un peu d’esprit critique

On a longtemps considéré qu’il y avait une hiérarchie à respecter par rapport à ce modèle, à savoir qu’il fallait d’abord satisfaire chaque besoin inférieur avant d’accéder au besoin supérieur. A l’évidence, sous le signe du management, cette idée ne peut être la règle, d’autant que cela varie d’un individu à l’autre, en fonction de son mode de vie, de son entourage, de sa culture, de ses aspirations.

Par contre, en induisant les « soft skills* » (compétences douces) dans la culture d’entreprise (éthique, empathie, intelligence émotionnelle, créativité, autonomie…), une bonne compréhension et une utilisation adéquate de la pyramide des besoins permettent de lever les freins éventuels au changement mais également de stimuler la motivation de manière puissante en adaptant son style de management.

Effectivement, pour un management d’équipe efficace et écologique, c’est-à-dire qui permet à chacun d’avoir le respect qu’il mérite, il est primordial de pouvoir identifier les priorités de chacun de ses collègues, membres ou employés, en commençant par soi-même.

Être d’abord conscient soi-même de ses propres besoins permet de ne pas entrer en collusion avec ceux de ceux qui nous entourent. Cela permet de prendre le recul nécessaire pour faire preuve d’une totale impartialité dans le traitement de ceux-ci.

L’analyse positive et sans jugement qui en sera faite permettra d’apporter des réponses constructives et concrètes en termes d’implication et de motivation mais également d’adhésion et de progression personnelle.

C’est également la première pierre à l’édifice d’un management « Agile » de la part du chef d’entreprise. Le manager « Agile » est celui qui a une vision, qui donne un sens à son environnement, qui fait confiance, qui fait preuve d’humilité, qui écoute ses collaborateurs, qui est optimiste, qui prend des décisions et qui agit !

Dans un prochain article, je reviendrai en détails sur cette notion de management « Agile ».

*https://www.dunod.com/entreprise-economie/soft-skills-developpez-vos-competences-comportementales-un-enjeu-pour-votre

# Besoin ou moyen ?

« J’ai besoin de maigrir » ou « j’ai besoin d’arrêter de fumer ». Voici deux exemples courants de ce que j’entends au sein de ma clientèle. Je les donne volontairement de mon accompagnement en privé car ils sont très parlants et les liens en entreprise seront très faciles à faire.

« Maigrir ou arrêter de fumer » sont-ils des besoins ? Que se cache-t-il réellement derrière ces mots qui paraissent anodins ? Quel est le message sous-jacent à identifier, à décoder et à reformuler ?

Pour y répondre, il est nécessaire d’avoir un échange très empathique avec la personne ainsi qu’ un processus de questions puissantes permettant de mettre des mots sur les vrais besoins, en l’occurrence : se sentir bien dans sa peau, avoir une belle image de soi-même et aux yeux des autres, s’apprécier, être en bonne santé…

Toutes ces phrases expriment les vrais besoins, ceux qui sont ressentis au plus profond du cœur de la personne. « Maigrir ou arrêter de fumer » sont des MOYENS ! En tant que professionnel de l’accompagnement, il appartient de faire une reformulation correcte. Par exemple : « si j’ai bien compris, pour être bien dans votre peau et être fier(e) de votre image, vous aimeriez perdre du poids ». C’est bien cela ? Ou bien : « Si je traduis bien votre besoin, pour retrouver une bonne santé et récupérer du souffle, vous souhaitez arrêter de fumer ». Ai-je bien compris ?

Il s’agit ici de choses qui paraissent simples et pourtant cela demande une vraie réflexion de la part de la personne concernée. Être capable de formuler correctement son besoin, simplement mais concrètement, est une vraie démarche personnelle intérieure. Et cela requiert de la part du professionnel qui accompagne, une stratégie bien rôdée d’un questionnement empathique, sans jugement ni de personnes ni de valeurs.

# Reformulation

Vous noterez ici que le début de la phrase formule le besoin et la deuxième partie évoque un des moyens à mettre en œuvre que pour essayer d’y répondre. Effectivement, « perdre du poids ou arrêter de fumer » ne sont qu’un des moyens. Pratiquer un sport, faire de la méditation, réguler son hygiène de vie, se faire accompagner … en seraient d’autres. C’est un autre sujet que je n’aborderai pas ici, la thématique n’étant pas de développer la posture du coach.

Par contre, pour être certain que la personne se sente comprise dans sa demande et pour lui permettre de valider la compréhension que vous en avez, la reformulation sous forme d’une petite question simple et efficace est indispensable. Celle-ci doit être positive, honnête et engageante pour susciter l’adhésion de la personne. Celle-ci permettra non seulement de créer un grand climat de confiance mais aussi de créer les conditions d’un engagement de passage à l’action.

La reformulation peut être de type : miroiréchosynthèse ou clarification. Pour cette thématique également, je consacrerai prochainement l’intégralité d’un article.

# Et en entreprise ?

Replacés dans un contexte professionnel, voici des exemples concrets que vous devez rencontrer très régulièrement : « je me sens inutile », « je perds les pédales lorsque je dois prendre la parole en public », « je ne me sens pas à la hauteur pour réaliser cette tâche », « je me sens enfermé », « je manque d’intimité dans mon travail », « je ne reçois jamais de compliments », « c’est moi qui aurait dû avoir la place »…

On pourrait en citer des centaines. Or derrière chaque réflexion se cache un besoin non comblé : se sentir utile, avoir confiance en soi, besoin d’espace, besoin de signes reconnaissance positifs, besoin d’un statut ou d’une valorisation…

# Que faire ?

Après avoir analysé les demandes et les avoir reformulées positivement sous forme d’un besoin, il faut maintenant se demander comment y répondre. En tant que chef d’entreprise ou manager, vous avez cette opportunité de pouvoir adapter votre management dès lors que cela se rapporte au côté humain et relationnel ou à proposer des outils et des aménagements si cela revêt un côté matériel et environnemental.

Mais avant toute chose, il est essentiel de vous poser trois questions: la réponse à ce(s) besoin(s) est-elle :

  • sous mon contrôle ? (je prends l’entière responsabilité des actions à entreprendre)
  • en contrôle partagé ? (d’autres personnes ont un rôle à jouer et la responsabilité est partagée)
  • totalement hors de mon contrôle (je ne peux rien y faire)

En effet, il serait inefficace et totalement inapproprié d’entamer des actions ou de procéder à des changements à partir du moment où la question de « qui peut faire quoi, qui va faire quoi et pourquoi faire » (résultat(s) à obtenir par rapport au besoin(s) non comblé(s)) » n’a pas été envisagée. C’est la première étape de clarification. La seconde consiste à compléter ces questions par : quoi, quand, comment, où, combien ?

Savoir qui peut répondre au besoin et pourquoi est le point de départ, après une série d’éléments entrent en ligne de compte :

  • quoi : que faut-il faire ? qu’y a-t-il à mettre en œuvre ? qu’attend-on comme résultats ?
  • quand : à quel moment, à quelle fréquence, dans quel contexte ?
  • comment : avec quels outils, avec quel matériel, avec quelles stratégies (humaines ou relationnelles), sous quelle(s) forme(s) ?
  • où : à quel endroit, avec quelles équipes, dans quelle section ?
  • combien : combien de temps, combien cela coûte-t-il, combien de personnes ?

La liste n’est évidemment pas exhaustive et varie en fonction de la propre réalité dans votre entreprise. Vous y puiserez dans celle-ci les éléments nécessaires à l’élaboration de pistes d’actions permettant de rencontrer au mieux les intérêts de chacun.

Vous aurez bien compris que pour être capable de gérer efficacement cette posture, le chef d’entreprise doit d’abord parfaitement connaître ses propres besoins et savoir comment y répondre. Sa propre démarche est La Clé de la réussite au niveau collectif.

# En bref

Au même titre que les Intelligences Multiples de Howard Gardner* et que tous les modèles de connaissance de soi, la pyramide de Maslow est avant tout un outil ! Un outil de compréhension de soi-même et de compréhension des autres qui permet de mettre en place des leviers puissants de progression, de motivation et d’épanouissement sur le long terme.

En aucun cas, ce modèle n’a de valeur scientifique ni ne représente une quelconque vérité ! Mais utilisée à bon escient, sur base de connaissances solides en management relationnel, sa pratique constitue une véritable valeur ajoutée dans l’instauration d’une culture d’entreprise écologique et agile, avec un chef d’entreprise libre et des employés heureux.

L’être humain est un être complexe et les relations qui le régissent le sont tout autant. A fortiori, lorsqu’on a une fonction dirigeante, il faut être capable de « manager » de manière efficace et agile les interrelations et faire en sorte d’entretenir en permanence implication, motivation, action auprès de chacun de ses collaborateurs.

Rien n’est jamais acquis, ni la confiance en soi, ni la qualité de la communication, ni les performances. Chaque chose doit faire l’objet d’évaluations permettant d’optimiser ce qui fonctionne bien, d’améliorer ce qui est en voie de fonctionner et de supprimer ce qui ne fonctionne pas.

Cela demande donc un investissement personnel régulier, impliquant, clarifiant et constructif permettant d’être en évolution constante et de ne pas se laisser dépassé par des situations qui pouvaient être anticipées.

Pour cela, il faut continuer à se former, acquérir de nouveaux outils et de nouvelles compétences, afin de vivre en phase avec l’évolution de la société et des besoins de chaque citoyen.

C’est une démarche passionnante et gratifiante, qui permet de trouver sa juste mission dans un monde au sein duquel on donne l’occasion à l’autre de trouver également sa juste place.

A cet égard, la pyramide de Maslow en est un des outils constructeurs et consolidateurs.

* https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_des_intelligences_multiples

Retrouvez les fiches PDF ici:

 

 

 

 

 

 

 

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